Programme de la saison 2022

Programme de la saison 2022

Programme de la saison 2022

Les 10 ans de Lied & Mélodie

Cette année, Lied & Mélodie va fêter ses 10 ans d’existence. Nous sommes heureux de vous présenter le programme des festivités musicales qui se dérouleront du 19 au 22 mai 2022 à la salle des Abeilles du Palais de l’Athénée à Genève.

Les dix ans de Lied & Mélodie, ce sont huit récitals en quatre jours :

  • huit duos, formés d’interprètes réputés comme de jeunes artistes talentueux, qui tous réservent dans leur travail une place importante à l’art subtil du récital;
  • huit musicologues conférenciers passionnés de lieder et de mélodies;
  • une quarantaine de compositeurs emblématiques de ce genre musical, intime et souvent méconnu, allant du XVIIIe au XXIe siècle;
  • 200 Lieder et Mélodie dans une douzaine de langues.

Point d’orgue de cette célébration: une commande de mélodies nouvelles autour du thème «Oiseaux» auprès de huit compositeurs contemporains, sur des poèmes de René Char, Saint-John Perse, Jules Supervielle et Philippe Jaccottet, pour vous proposer une création mondiale dans chacun des récitals.

Nous espérons que cette programmation exceptionnelle – un grand banquet lyrique de plus de 10 heures de musique en 4 jours – soulèvera l’enthousiasme des mélomanes avertis et donnera envie aux profanes de découvrir un genre musical qui célèbre l’alliance la plus accomplie entre la poésie et la musique.

Jeudi 19 mai à 19h

Jeudi 19 mai à 19h

Envol

Schubert, Schumann, Debussy, Bacri

Kimberley Boettger-Soller, mezzo-soprano
Eric Schneider, piano
Nicolas Bacri, compositeur

Vendredi 20 mai à 19h

Vendredi 20 mai à 19h

Mélodies oubliées

Liszt, Dohnányi, Kodály, Reger, Finzi, Blank

Benoît Capt, baryton
Fruzsina Szuromi, piano
William Blank, compositeur
Mathilde Reichler, musicologue

Samedi 21 mai à 14h

Samedi 21 mai à 14h

Miroirs

Wolf, Berg, Webern, Ravel, Poulenc, Debussy, Treichel

Hélène Walter, soprano
Johan Treichel, piano et composition
Philippe Albèra, musicologue

Samedi 21 mai à 17h

Samedi 21 mai à 17h

The Past and the Future

Ravel, Britten, Mahler, Poulenc, Leuenberger
Samuel Barber, Robert Schumann, Gustav Mahler, Richard Wagner

Todd Boyce, baryton remplacé par Wolfgang Resch, baryton
Claude Eichenberger, mezzo-soprano
Sonja Lohmiller, piano
Guy-François Leuenberger, compositeur
Marie Favre, musicologue

Samedi 21 mai à 20h

Samedi 21 mai à 20h

Folk Songs

Brahms, Britten, Adorno, Dvořák, Bartók, Szymanowki, Grieg, Takagi

Raphaël Favre, ténor
Satoko Kato, piano
Hinako Takagi, compositrice
Angelina Komiyama, musicologue

Dimanche 22 mai à 11h

Dimanche 22 mai à 11h

Fleurs et Oiseaux

Messiaen, Ravel, Gounod, Fauré, Honegger, Satie, Wiéner, Aboulker
Debussy, Strauss, Sibelius, Ravel, Aboulker

Melody Louledjian, soprano, remplacée par Faustine Egiziano, soprano
Marcell Vigh, piano
Michael Mofidian, basse
Jean-Paul Pruna, piano
Isabelle Aboulker, compositrice
Jacques Tchamkerten, musicologue

Dimanche 22 mai à 15h

Dimanche 22 mai à 15h

Icônes

Haydn, Ravel, Fauré, Rushton

Annina Haug, mezzo-soprano
Edward Rushton, piano et composition
Anna Stoll Knecht, musicologue

Dimanche 22 mai à 18h

Dimanche 22 mai à 18h

Letzte Lieder

Strauss, Sturzenegger

Clémence Tilquin, soprano
Christophe Sturzenegger, piano et composition
David Burkhard, musicologue

Vous avez des messages…

À l’occasion de cet anniversaire, certains de nos invités ont accepté de partager leur impressions, leurs envies et leur enthousiasme. Visitez régulièrement cette rubrique! Vous y trouverez, en mots et en images, les messages qu’ils vous adressent…

Bonjour !

J’ai la chance d’avoir découvert l’association Lied et Mélodie il y a quelques années grâce à son directeur musical, Benoît Capt, à qui je voue une grande admiration.

Étant alors totalement profane du chant lyrique, Lied et Mélodie m’a permis de découvrir cette forme musicale particulière. J’apprécie tout particulièrement la pureté liée à des prestations ne réunissant que deux artistes, l’un au chant et l’autre au piano.

C’est avec joie que j’ai ensuite rejoint le sympathique groupe des bénévoles, composé de personnes d’horizons différents et c’est, à ce niveau également, une expérience très enrichissante guidée par le partage d’une motivation commune.

Je me souviens tout particulièrement du récital des Romances russes, en 2016, magnifique prestation qui avait eu un succès exceptionnel !

Lied et Mélodie fête aujourd’hui ses 10 ans sous une forme inédite et c’est grâce à vous, à votre passion et votre fidélité que l’association a l’opportunité de célébrer cet anniversaire.

Merci à vous Mesdames, Messieurs, pour votre présence aujourd’hui. Je vous souhaite de passer un très agréable moment musical !

Sandra Burkhardt
bénévole

Lied ou Mélodie ?

Et pourquoi pas Romance, Canzone, Song, Cancion… quelle que soit la langue, quelle que soit la dénomination: la voix humaine en unisson avec la poésie, accordée au son du piano, quoi de plus beau?

Comment avez-vous connu Lied & Mélodie ?

Par une rencontre fortuite avec Benoît sur les bancs de l’Université alors que nous suivions le même cours de Ulrich Mosch sur le penseur mélomane Claude Lévi-Strauss.

Pourquoi avez-vous adhéré à l’association ?

Pour mieux apprendre, connaître et aimer ce genre de musique qui ne m’était au départ pas aussi familier que l’opéra.

10 ans de Lied & Mélodie, ça représente quoi pour vous ?

Un immense succès, une intense satisfaction bien méritée pour Benoît et toute son équipe. Et 10 ans de bonheur pour ses membres.

Avez-vous des suggestions ou des souhaits pour les années à venir ?

Oui, répéter une soirée russe, organiser une soirée canzone italiennes, présenter une soirée opérette, et continuer à nous faire écouter les grands classiques autant que les nouvelles œuvres.

Lied & Mélodie dans 10 ans, vous voyez ça comment ?

Avec des cheveux blancs, mais avec autant de plaisir!

Hongkie Mucha
adhérente

J’ai connu Lied & Mélodie par Benoît Capt qui se trouve être un ancien étudiant de mon cours d’analyse contemporaine à la Haute École de Musique de Lausanne. Aujourd’hui l’association a 10 ans et cela montre, à l’évidence, l’engagement et la ténacité de ses membres, qui défendent avec brio un répertoire exigeant et intime – je devrais ajouter : contre vents et marées…

J’ai donc accepté avec un grand plaisir de participer à cette célébration ; non seulement pour l’amitié et l’admiration que je porte à Benoît mais en réponse aussi à cette initiative si belle et précieuse qui met en lumière, pour cette occasion, les compositeurs vivants.

Je souhaitais aussi marquer mon soutien aux efforts réalisés par l’association pour maintenir le répertoire du Lied dans les programmes de concerts genevois. Car, ce qui il y a quelques années encore était chose habituelle – je veux parler du Lieder-Abend – tend à disparaître en Europe : aujourd’hui, bien des chanteurs, sans doute poussés par l’injonction commerciale du plaisir immédiat, chantent de la comédie musicale ou des airs d’opéra (mal retranscris au piano la plupart du temps) et ne se risquent que très sporadiquement à une soirée dédiée, par exemple, aux Mörike-Lieder de Wolf. Ils ne sont pas prêts à assumer l’effet que produirait sur le public cette œuvre de presque deux heures de musique pour laquelle le compagnonnage de la poésie est, de plus, une donnée essentielle. Pourtant il s’agit de l’un des chefs-d’œuvre absolus du 19ème siècle finissant, un cycle de la plus haute portée, dont les mélomanes sont donc désormais pratiquement privés. Il existe bien évidemment des exceptions, mais elles sont de plus en plus rares : vive la résistance donc !

Concernant mon œuvre – Sous la courbe du vol – j’ai abordé la composition de manière habituelle en ce qui me concerne : tout d’abord une lente imprégnation du texte dont je reprends maintes fois la lecture – silencieuse puis à haute voix – tentant, par ce processus, d’amener au plus proche de la conscience le rythme intime, les élans, les incises, de saisir la structure et le sens profond des choses dites ; c’est un parcours obligé chez Saint-John Perse, dont la prose – comme ma propre musique d’ailleurs – ne se livre pas immédiatement. Puis l’idée musicale – pour reprendre un vers de Charles Juliet – « affleure, afflue, devient fleuve ». A ce moment, le processus d’écriture ne s’interrompt plus, jusqu’à l’achèvement de la pièce.

Je souhaite longue vie à Lied & Mélodie et me réjouis déjà de leur 20ème anniversaire !

William Blank
compositeur

C’est souvent la première phrase de la poésie qui m’ impose en quelque sorte la première phrase musicale.

De par mes activités d’accompagnatrice au Conservatoire de Paris auprès de grands chanteurs dans les années 80 (Janine Micheau, Xavier Depraz), j’ai acquis la connaissance des voix ainsi qu’un profond attachement au répertoire français des 19ème et 20ème siècles, opéras et mélodies.

Faisant travailler les mélodies de Debussy, Ravel, Chausson, Duparc, j’ai réalisé au contact de ces pages admirables combien était essentielle une prosodie respectueuse de la langue française, cette langue réputée à tort difficile à chanter.

J’ai mis avec plaisir des notes sur le beau poème de Philippe Jaccottet «Oiseaux», dont j’espère n’avoir trahi ni l’esprit, ni le sens.

Isabelle Aboulker
compositrice

Ci-dessous: première page de la partition d’Isabelle Aboulker

partition Isabelle Aboulker

C’est à la demande de Benoit Capt, directeur de Lied et mélodie, à Genève, que je me suis penché sur trois fragments poétiques de Saint-John Perse, un des premiers poètes auxquels je m’intéressais comme compositeur puisque j’avais déjà tenté, vers l’âge de quinze ou seize ans, une mise en musique (non aboutie) de ses textes.

C’est donc un poète que j’affectionne particulièrement et j’eus d’ailleurs la joie de le retrouver en tant qu’analyste, en 1982, lorsque je me penchais en détails sur le Concerto pour orchestre (1968) d’Elliott Carter, qui fait référence au poème Amers du même auteur.

Après avoir longtemps pris mes distances avec la musique vocale, ma reconsidération progressive du sentiment tonal, à la fin des années quatre-vingts, me permit naturellement de renouer avec elle. C’est ainsi que j’écrivis depuis huit cantates et treize motets pour choeur a cappella qui sont tour à tour partagés entre deux thématiques : l’expérience spirituelle ou le sentiment amoureux.

Oiseaux est une exception puisqu’aucun des fragments poétiques choisis pour ces trois mélodies ne fait référence à l’une ou à l’autre. Pourtant il me semble bien qu’un sentiment proprement spirituel se dégage de cette méditation poétique sur ces êtres habitant si gracieusement et si mystérieusement cet espace convoité par l’homme, entre ciel et terre.

J’ai essayé de traduire cette sorte de mysticisme profane et naturaliste qu’il me semble identifier chez Saint-John Perse, à travers un discours musical relativement statique, sans toutefois, je l’espère, en affaiblir la dimension lyrique me semblant inhérente à toute vraie musique.

Nicolas Bacri, Bruxelles, mai 2022

Ci-dessous: première page de la partition de Nicolas Bacri

partition Nicolas Bacri

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